Saturday, February 16, 2013

Bel-Ami: le carde-spatio temporel

Bel-Ami est un roman qui appartient au mouvement réaliste ; à travers les descriptions précises, les lieux existants, les faits réels, le milieu journalistique, l’ambiance politique, financière et sociale, Maupassant retrace la poursuite d’un homme arriviste à son ascension sociale. Une question donc se pose, comment l’auteur a-t-il pu exploiter le tableau de la société parisienne dans les années 1880 afin de dépeindre un portrait parfait de Georges Du Roy (le protagoniste) et de son entourage ? Ainsi que, en quelle mesure a-t-il mis en œuvre un cadre spatio-temporel réaliste ? Nous allons aborder par la suite le temps dans le roman, les lieux du roman, le contexte historico-politique et le choix des saisons dans la succession des évènements. En premier lieu, le temps dans le roman est un facteur primordial. En effet, Bel-Ami se déroule sur une période approximative de trois ans. La chronologie manque de précision et il n’est pas possible de donner des dates précises de début et de fin du récit. Néanmoins, nous savons que l’histoire se déroule dans les années 1880, considérant les différents évènements réels rapportés par l’auteur (la situation dans les colonies, le régime politique, etc.). L’incipit du texte nous apprend que l’histoire débute un 28 juin (probablement de l’année 1880), pendant « une de ces soirées d’été où l’air manque dans Paris ». Nous savons également que la scène finale du mariage de Duroy se déroule « par un clair jour d’automne », sans plus de précisions. Le roman est divisé en trois grandes temporalités différentes soit en trois périodes distinctes. Nous rencontrons George Duroy très pressé dans la première période, qui s’étend sur quelques jours seulement (4 premiers chapitres). Ce sont les premières introductions du héros dans une nouvelle sphère sociale, celle de son ami Charles Forestier. Par la suite, le temps s’écoule un peu moins vite, l’histoire est centrée sur le duel de Duroy et la mort de Forestier, deux évènements qui influencent beaucoup le héros. Après la mort de son camarade journaliste, il comprend que ses ambitions demandent un certain temps, et il progresse plus lentement dans la seconde période, qui dure plus ou moins deux ans. Ainsi que, l’histoire du livre qui s’étend sur une longue période de temps a passé par plusieurs saisons qui ont été symboliques de chaque évènement : L’été symbolise les désirs qui se mirent devant les yeux de DuRoy ainsi que la période des amours. Georges est insatisfait en désirant l’impossible : argent et femme « D’une rencontre amoureuse ». Duroy a un désir de se venger car il ne lui manque rien dès le 28 juin. Maupassant le décrit d’un « soldat tombé dans le civil ». L’argent lui manque autant les femmes ; les deux lui manquent comme de « l’air ». En deuxième lieu, nous pouvons diviser les lieux du roman en deux genres différents : d’une part les lieux extérieurs (qui ne sont pas à Paris) et Paris de la fin du XIXe siècle, où se déroule la majeure partie de l’histoire. D’une part, nous pouvons remarquer que Maupassant a inclut dans son roman plusieurs lieux extérieurs à Paris qui ont joué un rôle important. Tout d’abord, il y a l’Algérie, une référence au passé mal connu de Georges Duroy. Le narrateur évoque ce pays au début du roman, lorsque nous découvrons l’ancienne carrière militaire du héros. Le sujet est abordé deux fois, d’abord lors du dîner chez les Forestier dans une conversation où Duroy brillait en captivant l’attention de son auditoire. L’Algérie est aussi le sujet de son premier article qu’il écrit avec l’aide de Madeleine de Forestier. Ensuite, la ville de Cannes (sud de la France, Côte d’Azur) est le lieu symbolique de l’agonie et de la mort de Charles Forestier. L’environnement est reposant, et le paysage que domine la villa des Forestiers est particulièrement beau. La description qu’en fait l’auteur est partagée entre la belle tranquillité du lieu (« brise de printemps », « les parfums des arbustes et des fleurs capiteuses ») et le contexte de la mort (« une flaque de sang », « rouge sanglant », « cette odeur innommable et lourde », etc.) ce qui évoque un contraste et un paradoxe. Par la suite, vient la Normandie, région de naissance et des jeunes années de Georges Duroy. Ce-dernier rend visite à ses parents, dans la ville de Rouen, sur l’insistance de Madeleine Forestier, qu’il vient tout juste d’épouser. Le paysage est campagnard et forestier (« souffle de résines et d’arbres venu de la forêt voisine »), il présente un grand décalage avec la ville de Paris très moderne et très agitée que connaissent les nouveaux époux. Enfin, le récit fait référence à certains territoires colonisés, en particulier le Maroc, également à l’Espagne, dans le cadre du bouleversement politique exploité dans Bel-Ami. Mais aucun des personnages du roman n’y a été présent personnellement. D’autre part, la ville de Paris de la fin du XIXe siècle a été le lieu où s’est déroulée la majeure partie du roman. Paris de la fin du XIXe siècle est une ville moderne, dont la population augmente dotée de larges boulevards, de vastes places et magnifiques bâtiments, où toutes sortes d’individus se croisent. Elle a été en fait récemment rénovée par le baron Haussmann sous le Second Empire, qui a précédé la IIIe République. Maupassant, auteur naturaliste, profite de son récit pour faire un véritable tableau de la vie parisienne à cette époque particulière. Il décrit les lieux à la mode, comme les Folies Bergères (lieu de vices), la rue du Faubourg Montmartre, le café Riche sur le boulevard des Italiens, le cabaret de la Reine Blanche sur le boulevard de Clichy, ainsi que le bois de Boulogne (lieu de plaisir et de paresse). Maupassant montre un univers de plaisirs et d’apparence, corrompu par l’argent, l’un des thèmes majeurs du roman. Bien entendu, la plupart des lieux décrits dans le roman (à l’exception de l’incipit) sont réservés à une classe sociale aisée (comme les Forestiers) voire très fortunée (comme les Walter). Ces endroits sont décrits d’une manière détaillée ; par exemple : paris « presque désert », « une nuit froide ». La présentation du champ lexical du froid : « terre gelée », « souffles glacés », etc. La nuit est retracée par la présence du champ lexicale du ciel dans la nuit : des « astres » et des « étoiles », « dans le silence de la nuit ». Cette description minutieuse par Maupassant et l’usage des figures permettent au lecteur d’imaginer paris et de visualiser une image nette de la nuit, les saisons, les lieux et la foule comme si le lecteur est placé dans l’âme de George Duroy. En outre, Maupassant n’a pas choisi ces lieux au hasard. Tout d’abord, dans l’incipit, Georges Duroy se dirige vers la rue « Notre Dame de Lorette » qui est un lieu populaire où la prostitution se répand. Notre héros décide alors de changer de lieux et d’ambiance afin d’achever son but : argent et femme. Il se dirige vers « les Champs Elysées et l’avenue du Bois-de-Boulogne ». Ces deux lieux sont ceux d’une haute société et sont remplis de promenades afin de se montrer heureusement. Vivre à Paris, à l’époque, c’est vivre pour évoluer, pour grimper l’échelle des classes sociales. Ainsi Duroy en finit rapidement avec une vie médiocre en rentrant au journal : « J’en ai assez de votre boutique. J’ai débuté ce matin dans le journalisme, où on me fait une très belle position ». Paris des années 1880-1885 est la ville de l’expansion des premiers grands industriels et des premiers grands banquiers. Dans cette « salade de société », dans les luxueux salons où se côtoient riches bourgeois opportunistes et vestiges de l’ancienne aristocratie, dans ce monde de corruption, Duroy se forge une carrière. Comme Hippolyte Taine le résume bien, à Paris, il y a « un seul but : vivre et paraître ». En troisième lieu, Maupassant profite du contexte historico-politique afin de créer un roman et une histoire de plus en plus réaliste tout en exploitant l'atmosphère de la IIIe République dans son roman ainsi que l’affaire tunisienne (qu’il a présenté comme marocaine dans le roman). Tout d’abord, nous pouvons situer le récit de Maupassant dans les débuts de la IIIe République. Cette république, c’est le nouveau régime de la France depuis 1870, qui succède à plusieurs autres tentatives, comme la monarchie constitutionnelle ou l’empire. Après les évènements traumatisants et désagréables de la guerre franco-prusse et de la Commune, la France adopte officiellement le régime républicain en 1875. Ce dernier, institue un Parlement très puissant, comportant deux chambres parlementaires, un gouvernement issu et contrôlé par le Parlement, et un Président aux pouvoirs limités. La IIIe République sera marquée par de grandes réformes sociales (notamment les lois Ferry sur l’éducation) mais aussi par une relance de la colonisation, qui amènera des tensions entre les Etats européens. La IIIe République enfin est un régime de scandales, en particulier celui des « décorations » en 1887, à la suite duquel le président Grévy démissionnera. Nous retrouvons tous ces aspects du régime dans le roman de Maupassant, de manière plus ou moins nette. L’affaire des décorations, par exemple, est « reprise » dans Bel-Ami avec la chute du ministre Laroche-Mathieu, le même qui a accordé la Légion d’honneur à Duroy. Maupassant parle parfois par l’intermédiaire de son héros, notamment lorsque ce dernier s’exclame : « quels crétins que ces hommes politiques », montrant par-là que l’auteur ne les tient pas en haute estime. En outre, Maupassant introduit une affaire extrêmement contemporaine dans son roman qui permet d’attirer encore plus l’attention des lecteurs de l’époque : l’affaire tunisienne présentée dans son roman comme l’affaire marocaine C’est également pour l’auteur l’occasion d’émettre plusieurs critiques sur la manipulation de l’opinion publique, la corruption de la presse et des hommes politiques, et sur la colonisation. Dans la réalité, le gouvernement français prétend ne pas s’intéresser à la Tunisie à l’époque, déjà convoitée par l’Italie. Avec l’aide de certains grands journaux (comme Le Gaulois et la République Française) il incite les actionnaires à vendre leurs actions en Tunisie. A ce moment, certaines personnes privilégiées rachètent ces actions à bas prix, connaissant la vérité. En effet, peu de temps après, la France envoie des troupes en Tunisie pour contrer une révolte locale, puis conclue un accord avec le bey de Tunis. L’accord permet l’établissement d’un protectorat français en Tunisie, les actions tunisiennes prennent alors beaucoup de valeur et ceux qui les avaient rachetées s’enrichissent. Dans le roman, la Tunisie devient le Maroc et l’Italie devient l’Espagne, mais cela ne change pas fondamentalement l’affaire que décrit Maupassant. Duroy fait partie des personnes privilégiées, comme Walter et Laroche-Mathieu qui peuvent s’enrichir suite à la manipulation de l’opinion publique par des journaux comme La Vie Française. Ainsi, d’autres ressemblances à la réalité sont entre le personnage de Georges DuRoy et Maupassant l’auteur ; Georges, le protagoniste ressemble à l’écrivain. Les deux sont nés en Normandie, ainsi que les deux se sont attachés au monde de la presse et du journalisme : Maupassant a travaillé au Gaulois et le Gil Blas qui sont deux journaux parisiens abordant essentiellement les thèmes de politiques, que nous pouvons comparer à la Vie Française. Donc, les deux ont participé à l’intégration des colons en Algérie comme des officiers, tous les deux ont été des journalistes, tous deux ont connu une ascension sociale éclatante. En guise de conclusion, nous pouvons dire que Bel-Ami en tant qu’un livre appartenant au courant réaliste, a été une réflexion de la société parisienne à la fin du XIXe siècle. Maupassant a été capable de dépeindre le caractère de Georges DuRoy dans un cadre spatio-temporel inspiré du contexte historique dans lequel il a vécu. Cela a permis de rendre l’histoire encore plus réelle et les détailles plus précises.

Friday, February 8, 2013

Le plan d'Excipite

Problématique : Comment Maupassant décrit-il l’arrivisme atteignant le plus degré chez Bel-Ami ? George du Roy présenté comme un roi : Son nom « du Roy » est significatif : il montre sa personnalité dominatrice et égoïste. Bel-Ami s'assimile à un monarque, il se croit "un roi" et marche "lentement, la tête haute”. En plus, Maupassant le décrit comme lion qui est un chasseur. Le lion est le symbole d’une royaltie. Le mariage se déroule dans une église de grand renom, La Madeleine qui, elle-même, domine la Rue Royale comme au début du roman. Cette fois, Bel-Ami se tient debout, dominant, sur les marches du perron de l'église alors qu'au début du roman, il était bousculé dans la foule. On remarque le caractère noble de l'architecture avec le "portique", et l'immensité du bâtiment puisqu'ils traversaient. Maupassant décrit l’assistance comme un groupe de personne insignifiant abandonné par Bel-Ami. Ce sujet justifie son égoïsme. L'imagination s'empare alors d'un Bel-Ami mégalomane, le peuple serait venu pour lui. On observe le narcissisme du personnage: il ne voyait personne, il ne pensait qu'à lui. L’insatisfaction et les désirs de George Duroy : Le champ lexical de la lumière montre l’optimisme et la recherche de Bel –Ami a réalisé ces ambitions. Bel-Ami observe La Chambre des députés, ce saut qu'il voudrait faire jusqu'au palais-bourbon traduit bien-sûr ses ambitions politiques. Il utilise en plus un futur immédiate: allait faire et pose un regard ambitieux (relevant les yeux) et prédateur qui s'étend au loin: La bas, derrière la Concorde. L'éveil de la sensualité et le désir de la femme et spécialement Mme de Marelle : le souvenir de tous les baisers qu'il lui avait donnés, qu'elle lui avait rendu.